Qui sommes-nous ?
Pourquoi un laboratoire territorial ?
Co-construire l’industrie du futur
Le préfet des Bouches-du-Rhône a confié au sous-préfet d’Istres la mise en place et l’animation d’un laboratoire territorial dont l’objet est l’analyse collective des voies et moyens d’un développement industriel articulé avec le meilleur niveau de normes environnementales et la préservation du cadre de vie.
L’arrondissement d’Istres compte l’une des plus grandes concentrations industrielles de France. Il s’agit du premier bassin d’emploi industriel de la région PACA, combinant, de Fos-sur-Mer à Berre-l’Etang, une importante industrie pétrochimique, l’essentiel des activités de flux de marchandises du Grand Port Maritime de Marseille (1er port de France), des emplois aéronautiques autour d’Airbus Helicopters (3ᵉ site industriel français en termes d’effectifs) et de la Base aérienne 125, le 1er pôle sidérurgique français avec Dunkerque et enfin une très forte croissance des plateformes logistiques de grande dimension. Ainsi, ce pôle industrialo-portuaire, pensé par l’État voilà plus de 70 ans, demeure stratégique.
Toutefois, ce territoire est aussi un espace de risques élevés et de fragilité environnementale avec le cumul des rejets d’origines industrielle, résidentielle et liées aux transports. À ce titre, la population locale est légitimement sensibilisée aux conditions d’implantation et de redéploiement des activités industrielles ainsi que l’a manifesté le refus du projet d’usine SATYS à Marignane.
La reconversion progressive de l’économie des hydrocarbures vers les énergies décarbonées (hydrogène vert, photovoltaïque, éolien…) et le développement de l’économie circulaire (recyclage des déchets, production de vapeurs…) est à la fois un défi et une opportunité pour le territoire. Ils ne pourront être relevés et saisis qu’en y associant étroitement toutes les composantes de la société civile.
Face aux risques de blocages face à ces opportunités de développement, le « Lab territorial » industrie Fos Berre consacre un véritable lieu d’échanges et de transparence visant à associer dans une réflexion commune les acteurs industriels, économiques, les élus, les associations et une représentation des citoyens. Il a vocation à définir une ligne d’horizon, fixant l’ambition industrielle du territoire, à fixer des cadres, des conditions et des contraintes pour recevoir, accompagner et préparer dans une démarche de co-construction les projets industriels de demain. Cette démarche de concertation inédite, au service d’une ambition stratégique, s’articulera aux structures existantes (dispositif REPONSE https://www.dispositif-reponses.org/, association des industrielles PIICTO https://piicto.fr/ SPPPI PACA https://www.spppi-paca.org/), et fournira aux acteurs publics et privés des matériaux d’analyse pour leur décision.
Présentation de l’arrondissement d’Istres
L’arrondissement d’Istres a été créé par décret du 23 octobre 1981. Le bâtiment de la sous-préfecture a été inauguré en mai 1984. Depuis le 1er mars 2017, date à laquelle les communes de Grans, Cornillon-Confoux et Port-Saint-Louis du Rhône lui ont été rattachées, l’arrondissement compte 21 communes, regroupant 331 495 habitants.
La décision d’implanter une sous-préfecture à l’ouest de Marseille, dans le secteur élargi de l’Etang de Berre, répond à la volonté de l’État d’assurer un suivi spécifique d’activités économiques et de défense à forts enjeux stratégiques pour le pays.
L’arrondissement d’Istres se caractérise par le nombre élevé de sites industriels (42 établissements SEVESO seuil haut et 25 seuils bas) répartis sur 4 secteurs industriels (Fos-Lavera-Berre-Marignane).
De nombreuses infrastructures de premier plan sont implantées sur le territoire : aéroport Marseille Provence, bassins ouest du GPMM, base aérienne stratégique 125, gare de triage de Miramas, dépôts stratégiques d’hydrocarbure. De même, sont présents les leaders mondiaux dans les domaines aéronautiques (Airbus Hélicopters, Dassault, Safran), métallurgiques (Arcelor Mittal, Ascométal) ou encore pétrochimiques (raffinerie Total, Esso, Pétroinéos, Lyondell basell, Kem One).
Parallèlement à cette forte activité industrielle, l’arrondissement est au coeur des enjeux liés à la pollution atmosphérique, mais aussi de reconquête environnementale, en particulier la réhabilitation de l’Etang de Berre et la protection d’espaces naturels remarquables, dont plusieurs sites Natura 2000.
Enfin, ce territoire est marqué par la présence de populations fragilisées. C’est ainsi que les 2 communes les plus pauvres du département en matière de potentiel fiscal font partie de l’arrondissement, que 7 communes comportent des Quartiers Prioritaires de la Ville et 5 font l’objet d’opérations de rénovation urbaine.
Les objectifs du lab
Faire connaitre et partager la culture et les enjeux industriels
Dans ce territoire au passé industriel marqué, il nous faut comprendre ensemble
l’histoire et la culture industrielle, et les enjeux de son avenir, en se posant les bonnes questions :
Que sont les projets structurants en cours ? Quelles conséquences attendues de la décarbonation de
l’industrie sur l’amélioration de la qualité de l’air et sur la qualité de vie du territoire ? Dans quelle mesure les risques industriels évolueront-ils ? Quels nouveaux emplois seront créés par
la dynamique de décarbonation ? Dans quelle mesure les spécialisations passées, autour des
hydrocarbures, de la chimie et de la sidérurgie, sont remises en cause par les nouvelles
problématiques industrielles ? Quelles sont les contraintes et les points de blocages ? Robotique, usines 5G, capture du CO², compétitivité, formation, mutations des sources énergétiques, avenir de l’hydrogène… autant de thèmes essentiels à aborder.
Co-construire des scénarios sur l’avenir industriel
Pour définir des lignes d’horizons dans la réindustrialisation « décarbonée » et « soutenable », il conviendra d’identifier les axes industriels d’avenir en France et dans le monde, de recenser les points d’appui et de rupture que pourrait favoriser ou briser la géopolitique mondiale, d’imaginer l’économie Fos-Berre de demain et des solutions cohérentes entre problématiques de l’industrie, de la logistique, des transports, de l’environnement, du cadre de vie et de l’habitat. La démarche ne vise pas à l’adoption systématique d’un seul scenario de référence, mais doit laisser ouvert l’éventail de scenarii alternatifs. La métropole Aix Marseille Provence et la Région copilote le débat du Lab pour la construction de ces scenarios.
Co-construire les conditions d’acceptation et d’accueil des projets
La qualification des scénarios, les critères d’arbitrage ne dépendent pas seulement d’analyses
techniques et d’arguments stratégiques mais d’abord de ses effets sur le cadre de vie et l’environnement dans lequel habitent, circulent les habitants des lieux. La co-construction de ce retour d’expérience avec un caucus d’habitants vise l’élaboration collective
de quelques critères guides et à apporter aux maires des repères et outils sur la conception
coopérative et citoyenne des futurs projets industriels. Avec une question : doit-on accepter et attirer tous les projets industriels ou se montrer sélectifs ?